
14/04/2023
Affaires - Transport
Au visa de l’article 392 du Code des douanes, la bonne foi d’un particulier-détenteur de marchandises de fraude « avant même d'en prendre possession » est écartée par la Cour de cassation dans un arrêt du 5 avril 2023. Une solution qui, selon nous, ne s’appliquerait pas aux opérateurs du commerce et de la logistique au regard de la jurisprudence les concernant.
Parce que cette solution qui exclut la prise de possession concerne un particulier, et non un opérateur du commerce international ou de la logistique, elle ne devrait pas être étendue à ces derniers ; notons d’ailleurs que la jurisprudence a au contraire retenu notamment pour les transporteurs la possibilité de prouver leur bonne foi par le contrôle de la marchandise (contrôle qui serait impossible sans prise de possession de celle-ci) : par exemple en 2008 et 2020, la Cour de cassation pour apprécier la bonne foi d’un chauffeur routier s’est fondée notamment sur son pouvoir de contrôle de la marchandise transportée (Cass. crim., 25 juin 2008, n° 07-87.798 ; Cass. crim., 4 mars 2020, n° 19-80.171, voir Détenteur de marchandise de fraude : quelle bonne foi du chauffeur salarié ?, Actualités du droit, 19 mars 2020).